• Dans ce sous-sol sombre (et touristique) d'Istanbul l'hydraulicien est content : le voilà au centre d'une immense citerne byzantine - 80 000 mètres cubes entourés de murs de briques de 4 m d'épaisseur...

    Ce lieu qui n'a été construit pour aucun regard, ce lieu terré sous la ville, à deux pas de la magnifique Sainte Sophie, charme. L'éclairage changeant installé pour nous autres, les touristes, y est pour beaucoup, mais même sans cela, il y a quelque chose de simple, de magique dans cette forêt de colonnes qui soutiennent les voûtes en briques de la réserve d'eau.

    A y regarder de plus près, on est surpris, si tel chapiteau est un bloc brut, pratique, sorti de la tête du technicien ayant conçu les lieux, tel chapiteau corinthien dénote. Que fait-il là où il n'aurait été jamais vu ? La surprise grandit quand on aperçoit plus loin une colonne finement travaillée, comme ocellée de larmes. Et tout au fond, deux autres colonnes ont été « calées » par de grandes têtes de gorgone posés de travers, à l'envers...

    Sans doute par manque d'argent, manque de matière première, manque de temps, et peut-être par un désir pervers de défaire ce que d'autres avaient fait avant, les constructeurs chrétiens de cette citerne ont simplement razzié quelques temples plus anciens des environs... Encore une roue qui tourne : ce qu'un architecte à conçu pour rendre hommage aux dieux, un ingénieur, un millénaire plus tard, utilise pour assurer l'approvisionnement en eau de sa ville !



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  • En vérité je n'y croyais pas... Je pensais que ce genre de chose n'existait que dans Tintin, ou alors dans le passé, dans les livres coloniaux, que cela ne se faisait plus... Mais voilà que le grand tambour résonne sur la place du village : il appelle les habitants à la réunion ! Et eux, qui tout à l'heure étaient disséminés dans la forêt, chacun occupé sur sa parcelle (de cacao, de manioc, de banane), arrivent les uns et les autres alors que nous les attendons.

    Les gens accourent, trouvent leur place, la réunion peut commencer, les orateurs affûtent leurs discours et se lancent.

    Les voilà finis, applaudis, et les tambours résonnent à nouveau : la danse peut commencer !



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  • Un soir la voix du muezzin retentit d'une mosquée tout proche. Mes collègues se dépêchent pour rentrer dans le bâtiment. Pendant que l'imam récite sa prière, je reste seul assis sur le capot de la Toyota à percevoir le soleil se coucher, la fraîcheur de la nuit tombante, le rose et le bleu du ciel. Près de la mosquée, des enfants d'une dizaine d'années jouent à prier dans le sable (peut-être prient-ils réellement).

    Ces couchers de soleil sont tous magiques, ils transforment le désert : la poussière qui nous étouffe prend un couleur chaleureuse, les acacias chargés d'épines s'adoucissent, comme si l'hostilité de ce monde s'assoupissait.

    (photo de septembre 2006 et du nord de la Mauritanie, rien à voir sauf l'ambiance !)



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