• Il paraît que c'est le mercredi. En tout cas chaque mercredi que je prends la route d'Antsirabe je les croise en chemin - les bouviers. C'est sans doute lié à un marché tananarivien, ou aux besoins hebdomadaires des abattoirs de la capitale. Il s'agit sans doute d'arriver le mercredi soir ou le jeudi matin pour vendre les bêtes.

    En tout cas, ils sont là, sur la RN7, deux ou trois types, une trentaine de zébus et un peu plus loin de nouveau la même scène, une scène que l'on croise une dizaine de fois. Les bouviers portent de vieux habits, qui un short de footballeur, qui un t-shirt délavé, qui des tongs, qui pieds nus. Ils vont une branche à la main, ils marchent, ils courent et leurs pieds claquent sur le goudron, ils sifflent, ils font rentrer un taureau, une vache, un veau dans le rang - ce n'est pas aisé et le bétail divague. Ils vont un bout de corde autour du torse, peut être un petit baluchon, bob ou casquette sur le crâne. Quand il pleut un bout de plastique noué autour du cou protège mal contre la pluie.

    On ralentit, on s'arrête, on passe lentement tel groupe et on recommence arrivés à auteur du groupe suivant.

    Sans doute font ils route depuis quelques jours. Le bétail vient du moyen ouest ou de l'Isalo, des pays bara ou sakalava. De ces collines nues, verdoyantes en cette saison, de ce middle west malgache ou l'élevage est extensif. Ils doivent faire quelques haltes sur leur route, des bivouacs pauvres, le riz cuisant dans sa marmite en alu sur un feu de bois.

    Et à les passer chaque fois le mercredi mon esprit se prend à nomadiser - je m'imagine faire un bout de ce chemin, à accompagner les bouviers sur la route d'Antananarivo.

     


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