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    Encore un billet sans illustration : si la nuit n'était pas encore tombée elle n'était pas loin et, sur le retour de Morafeno Ouest, nous roulions vite – je n'ai eu de la scène qu'une vision fugace, presque insaisissable.

    Ce jour-là, un jeudi, est jour de marché à Morafeno et peut être encore ailleurs sur la route d'Antsirabe à Miandrivazo. Les commerçants arrivent, pour les plus modestes dans des taxi-brousse surchargés et pour ceux ayant quelques moyens dans des camions qu'ils ont affrétés. Était-ce un de ces camions sur le retour ? C'est probable. En tout cas, il était garé sur le côté gauche de la route dans un petit village dont je n'ai pas retenu le nom si c'est que je l'ai un jour connu (c'est une route que j'ai beaucoup pris depuis 2008). Alors que nous traversions le hameau deux garçons d'environ huit ans l'ont traversé la route dangereusement, se tenant par la main. Ils avaient l'air excités et l'un clairement menait le jeu : il signalait du doigt quelque chose dans le camion.

    Dans la fraction de seconde que j'ai eu pour voir mon regard a suivi ce doigt pour découvrir assise sur le sommet d'un tas (de caisses de bière ?) une surprenante Vénus de Milo : un mannequin femme en plastique rose au quel il manquait la tête et un bras... est-ce cette nudité artificielle qui attire les enfants ? Ses seins de PVC ? Son aspect incongru juché là ? 


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