• Au début 2007 j'avais publié une photo d'un col en Afghanistan pour symboliser ce que j'espérais que cette année-là serait. Je sentais que je m'aprettais a entrer dans une vallée encore inconnue. La vallée s'est avérée aride et austère, comme le paysage qui se devinait  derrière ce col afghan.

    Et maintenant je sens que 2008 doit être une année de transition, un pont sur mon chemin.

    2008 comme pont.

    Peut être comme le pont de cette photo, presque abstrait, une arche seule qui permet de franchir un gouffre par une matinée d'hiver. 

    Bonne traversée et bonne route !

     


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  • Au pied de la falaise aux bouddhas notre inventaire de points d'eau nous amène à cet étrange sanctuaire chi'ite. Au centre de la cour, près d'un arbre orné de drapeaux, une basse structure cylindrique occupe la place. Elle est peinte en bleu en en blanc. Sur son mur extérieur des petites alvéoles sont creusées à intervalles réguliers.

    Il semblerait que les pèlerins qui viennent visiter ce lieu doivent faire le tour de la structure en mettant leur main dans les alvéoles. Cela pourrait être la tombe d'un homme saint, mais cet étrange rituel fait penser à quelque chose de plus ancien, une forme de moulin à prières.

    Et voilà qu'en se tournant vers la falaise mutilée on aperçois au milieu de niches abandonnées la silhouette triangulaire d'un bouddha méditant...



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    Ce n'est pas un camion, c'est un trait d'union !

    La bête de somme soviétique lie deux vallées en cette fin d'hiver enneigée. Les routes sont mauvaises, les cols hauts et la neige est tombée drue. Alors les vallées les plus éloignées, même peuplées, tombent en autarcie, coupées de tout lien avec des biens matériels qui aident à vivre.

    Mais le Kamaz, aussi solide soit-il, ne peut traverser les hauts cols sans que la route ait été tracée. Chaque année, des vallées montent avec leur pelles, des centaines de personnes pour déneiger, retracer la route par laquelle passe l'échange. Un travail de Sisyphe, à renouveler chaque jour pendant des mois qui s'égrènent !

    Et dans la brèche, voici ce camion rouge qui monte, qui peine, qui passe, chargé de bidons, de sacs, d'un amoncellement de marchandise bringuebalant peu reconnaissable sur lequel quelques personnes sont assises emmitouflées dans leurs manteaux : il caille là-haut...

    (une autre photo de mon collègue Jean-Marie) 


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  • Les bouddhas ont pendant longtemps veillé sur cette vallée - ruban fertile dans un paysage de pierre et de poussière.

    La falaise qui borde son flanc nord est percée d'alvéoles innombrables, des cellules de moines disparus il y a des lustres. Les bouddhas avaient survécu, jetant un regard paisible depuis leurs larges niches sur les champs de blé, les rangées de bouleaux et les quelques maisons en pisé s'étendant à leurs pieds.

    Les niches sont aujourd'hui vides... La guerre, l'iconoclasme imbécile, la revanche symbolique sur ces gens peu enclins au talibanisme et voilà ces enveloppes de caillou mises à terre.

    Mais...

    Dans chaque niche, les bouddhas ont laissé leur ombre, sans doute un changement de la rugosité du fond de l'alvéole jouant sur la lumière - qu'importe - c'est comme si le fantôme de chaque statue était resté présent dans cette vallée pour veiller encore longtemps sur la destinée de ses habitants.



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    C'est un col entre deux vallées des hauts plateaux. Nous revenions d'une virée dans les vallées de Khamard et de Shibar, à la recherche de puits. Nous avions croisé de jolis champs de pavots : comme un champ de tulipes exotiques sur lesquelles s'affairent des dizaines de personnes...

    Nous avons passé le col et sommes sur le point d'entamer la descente de l'autre coté, de retourner dans la vallée de Bamiyan (celle des Bouddhas) où se trouve notre base. Nous nous sommes arrêtés un moment, contempler la vue, nous dégourdir les pattes (mais pas trop loin, ces cailloux en rouge et en blanc indiquent des zones non déminées) avant de reprendre la route.

    Je trouve que ce col est une belle image pour finir l'année : nous avons quitté une vallée, nous nous engageons maintenant dans une autre que nous ne connaissons pas...

    Bon voyage en 2007 !

     


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