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    Aujourd'hui repos : c'est Nawrouz et les magasins sont tous fermés, pas l'ombre d'une pile de 6,5 v dans les rues. C'est pourtant cela qu'il nous faut pour faire fonctionner notre matériel de recherche géophysique...

    Donc une journée de glandouille occupée entre autres à aller au stade de l'ISAF (les militaires aussi ont leur stade) voir un Boskachi. Genre rugby à cheval. Les bêtes en ont d'ailleurs pris pour le grade (c'étaient tous des entiers, ils devaient donc avoir la pêche).

    Le tout sous l'égide du commandement actuel de l'ISAF : la Turquie. L'événement a donc été inauguré par une espèce de brass band de janissaires en tenue traditionnelle (avec des grosses moustaches de turkmène).

    Le jeu lui même se présente comme une série de mêlées pour attraper le cadavre sans tête d'un veau puis de charges de cavalerie pour passer derrière le drapeau à l'autre bout du terrain et revenir poser le bestiau dans un cercle de craie sans cesse renouvelé par un vénérable vieillard à la barbe blanche (adroit aussi au maniement du sifflet puisque c'est lui l'arbitre). Un gars a tenté une technique particulièrement dangereuse : une fois un de ses adversaires parti avec le veau il l'attend près dudit cercle et lui mets une ruade quand il approche !

    Le tout très confus : je ne sais toujours pas quelle équipe a gagné, voire : je ne suis pas certain qu'il y avait vraiment des équipes...

    C'est une photo de mon collègue Jean-Marie : j'ai mitraillé l'évenement
    pour m'appercevoir à la fin que ma pellicule ne s'était pas enclenchée
    (le joies simples de l'argentique !)...


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  • Les afghans exportent le lapis-lazuli de leurs montagnes depuis l'antiquité. Ils en sont friands eux même et souvent une bague ou un pendentif en sera décoré.

    Avoir la chance de voir les lacs du Band e-Amir c'est comprendre la prédilection des afghans pour cette pierre. Car voici un chapelet de lacs dont les bleus divers sont comme sertis dans le bijou minéral et aride de la vallée environnante. On reste étonné, surpris, ce demandant si les couleurs si intenses, presque irréelles que l'on voit sont bien celles-là...

     


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    Je n'ai pas de photo de Lenner, en tout cas pas de photo numérisée. C'était un gamin d'environ sept ans qui vivait dans ma rue à Rio Blanco (Nicaragua). Il traînait souvent chez moi le soir, ma maison était devenue un lieu de rendez-vous pour des gamins du quartier - un univers un peu différent de celui auquel ils étaient habitués. Lenner sortait de ses poches d'innombrables bidules comme n'importe quel gosse : des bouts de ficelle, des morceaux de bois, l'aimant cassé d'un haut-parleur (avec le quel nous improviserons un jeu de pèche dans les 200 litres du bidon d'eau pour la vaisselle) et bien sur une "hulera" - un lance-pierre. Lenner était espiègle et parfois énervant soudain nerveux lui-même, cherchant les limites du "gringo". Il n'allait plus à l'école et déjà aidait son père à la "finca" - aux champs. Ses parents ne voyant sans doute pas bien l'objet des leçons diverses qu'il devait apprendre.

    C'est le lance-pierre et l'âge qui me font dire que le gamin afghan sur la photo est aussi un Lenner, déjà aux champs, encore espiègle et énervant, encore un peu enfant.

     


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  • C'est un pays magnifique que seule l'eau fait vivre. Les vallées sont de vraies coulées vertes entre des paysages d'une austérité lunaire. Autour de nous des montagnes pelées aux tons ocres et au centre les peupliers et le blé. Les villages qui bordent les vallées semblent être des excroissances de montagnes mêmes. Ils ont quelque chose de minéral.

    Les personnes que l'on croise sur le bord des routes, enturbannées, à dos d'âne semblent sortis tout droit de contes médiévaux. Les fermes fortifiées en pisé qui parsèment l'espace rajoutent une couche à cette impression médiéviste.

    Dans les champs, en voiles multicolores les femmes arrachent les mauvaises herbes, on dirait d'exotiques fleurs de printemps (des fleurs timides cependant car elles détournent le visage dès qu'on les approche).



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  • Kaboul est poussiéreuse, les paysages sont ocres à perte de vue. Autour de l'aéroport quelques blindés russes sont en train de rouiller paisiblement. Quelques murs portent des traces de balles et d'obus et certains bâtiments sont toujours éventrés.

    Le transport dans cette ville est un véritable enfer, c'est comme Nouakchott (quatre voitures font un embouteillage) en plus grand et plus bordélique : klaxons de tous cotés, cyclistes suicidaires et pousse-charge divers... Deux blindés légers allemands sont bloqués dans tout ce bazar, les mitrailleurs semblent flegmatiques...

    Le couché de soleil sur la chaîne de montagnes à l'ouest de la ville tout à l'heure était magnifique, comme coulé dans l'ouate par la poussière dans l'air. Au premier plan des gamins jouaient au foot dans un terrain vague et deux femmes, la burqa relevée pardessus la tête rentraient chez elles.

     


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