• De Rio Blanco à Tegucigalpa (lettre du 1er décembre 2001)

    Depuis mon dernier message des kilomètres ont passé, j'écris depuis le seul cybercafé que nous avons trouve en état de marche dans la ville caribéenne de Tela sur la cote nord du Honduras.

    Apres juste une semaine sur Rio Blanco de boulot plutôt intense avec le chef venu de Californie, nous sommes repassés à Matagalpa. Cette ville reste tranquille et agréable entre ses montagnes. Nous avons fait le tour des ami-e-s et des lieux de la place, avant le départ vers le nord.

    Ocotal : ville coloniale où on ne l'attendais pas. Derrière la grande route vers la frontière avec le Honduras : l'échiquier de rues, la place couverte de plantes tropicales, une vielle église (XVIIe ?), une foule de bâtiments aux murs épais tournés vers leurs patios plus que vers la rue. Devant la maison de campagne du FSLN, ravagée par les pierres lancées par les militants libéraux lors de leur victoire, une banderole proclame : " qui sont les terroristes ?".

    De Ocotal vers Tegucigalpa et dans la plus grande partie du Honduras que nous avons connu, les paysages changent et devienne méconnaissables pour ceux qui viennent du Nicaragua. Les montagnes se sèchent, se couvrent de pins, la route étroite borde des torrents agressifs remplis de grosses pierres : visions de la Sierra Nevada, c'est bien pour cela que les espagnols s'y sont senti bien. La seule végétation tropicale autre que le café apparaît dans le fond vallées.

    Apres une série de magnifiques paysages de montagne, de vallées s'ouvrant sous nos yeux et de précipices inquiétants, c'est Tegucigalpa qui apparaît. Rome mutante sur sept collines, ville Espagnole subvertie par la modernité et étouffée par le nombre de ses voitures, c'est une bien étrange apparition. Une sorte de Matagalpa trop vite grandie, le même bassin en montagne, les mêmes favelas précaires accrochées sur les fortes pentes entourant la ville. Dans la trame urbaine coloniale aux rues trop étroites de belles maisons anciennes aux fers forgés peints de couleurs pastel alternent avec des immeubles récents plutôt laids. Dans les deux rues piétonnes de la ville chaque pouce occupable est occupé par des marchants ambulants (ils semblent organisés en association ou en syndicat a en croire les chemises que plusieurs d'entre eux portent).

    Les miradors aux quatre coins du bâtiment de l'état major sont loquaces sur le passe agité de ce pays, République Bananière par excellence.

    Nous avons visité la très belle maison d'un ex-président du pays en haut d'une colline surplombant le chaos urbain de Tegus. On croyait y trouver un musée d'histoire et d'anthropologie, nous y avons trouve le musée de la République. Peut être la pièce la plus intéressante du musée est la lettre simple et poétique que Sandino avait envoyé en 1929 au Président du Honduras pour lui demander un appui dans sa lutte pour expulser les Nord Américains d'Amérique Centrale. La lettre est accompagnée d'une feuille des jungles des Segovies dûment tamponnée, pièce centrale de la métaphore filée que Sandino tisse dans sa lettre.

    Signes des échanges Sud - Sud : sur la place centrale devant la cathédrale un petit gars maigre et moustachu cause avec deux vendeuses de camelotte ambulantes, il porte un T-shirt noir dont le dos a deux lignes de caractères amhariques, le T-shirt porte la mention "Ethiopian Human Rights Council" sur le devant...

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