• De Tela à Copan (lettre du 17 décembre 2001)

    Nous avons traversé de nombreux kilomètres, suivi plusieurs routes, cahoté dans des pick-up et à l'arrière de camions bétailliers, en plus, bien sur, des omniprésents bus scolaires américains pour arriver jusqu'ici, à Xela, le Xelaju Maya, Quetzaltenango, deuxième ville du Guatemala avec ses 250 000 habitants.

    Je vous avais laissé à Tela, au Honduras, l'une des capitales de Bananaland. Les bâtiments du compound de l'entreprise des USA qui gérait les bananeraies sont devenus un hôtel pour bourgeois, toujours aussi select, toujours aussi fermé au gens du coin. Du chemin de fer qui permettait l'exportation des bananes il ne reste que quelques rails à demi enterrés qui gênent le transit véhiculaire. Le quai où s'arrimaient des bateaux venus de l'autre coté des Caraïbes a brûlé, il n'en reste que des poteaux fantasmatiques s'éloignant dans la mer.

    Nous sommes effectivement allé faire un tour en kayak dans les mangroves, le tourisme, c'est le remplacement des bananes dans cette ville. Ce fut quand même une belle balade, le cul mouille, assis dans un kayak de mer, nous avons pénètre un labyrinthe de racines aériennes. Entre les branches, des hérons, des cigognes, un cormoran, un bébé caïman se réchauffant au soleil et deux singes hurleurs solitaires cherchant tribu...

    Cependant, peu de garifunas dans les locaux de l'agence qui nous a organisé la ballade, elle s'appelle pourtant "Garifuna Tours", les limites de l'écotourisme ?

    De là nous sommes allés à San Pedro de Sula, ville soulante, monstrueuse et arnaqueuse, deux gars se proposent nous montrer d'où partent les bus pour Copan Ruinas. Tout le long du trajet je suis en mode parano, en fin de compte ils m'amènent à une station de bus que j'aurais trouvé seul et me font payer leur gentillesse...

    Copan Ruinas est la première ville vraiment toubabisée que nous croisons dans notre périple. Des cars de touristes de toute nationalités débarquent, un tas de backpackers squattent les hôtels pas chers et un bon nombre de bars ont eu leur architecture intérieure relookée pour satisfaire les expectatives latinos des visiteurs. Les magasins d'artisanat sont remplis à craquer de produits du Guatemala et de mauvaises reproductions de stèles mayas classiques.

    Le site de Copan es tout simplement magnifique, je ne m'étendrais pas. Il est intéressant de se rendre compte que la chute de la civilisation Maya serait vraisemblablement due à la surexploitation d'un environnement fragile. Copan est un centre cérémoniel et administratif, nous avons aussi visité le quartier d'habitation noble de Las Sepulturas, tout voisin.

    Par une mauvaise route boueuse nous sommes rentrés au Guatemala, des gardes frontières martiaux armés d'Uzi protégent le passage, un frisson me parcours le dos. Rios Montt, Général putschiste responsable d'au moins 440 massacres dans des villages des hauts plateaux lors de sa politique contre-insurrectionelle destinée à détruire la base sociale des guérillas guatémaltèques (près de 100 000 morts), a été récemment élu président de l'Assemblée Nationale du Guatemala, son parti est au pouvoir et un militaire vient d'être nomme Ministre de l'Intérieur...

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