• De Tulum à Merida (lettre du 26 janvier 2002)


    Le Mexique est devenu assez cher, nous cherchons la limiter les dégâts en faisant du stop avec un succès plus ou moins sûr. De Tulum en un tir nous arrivons à Coba, un village Maya entre la garrigue yucateque et une série de lagunes. Quelques maisons ont une forme ovale, les murs de branches et de torchis blanchis à la chaux, une seule porte et un haut toit en palme. Les proportions de ces maisons sont presque un tiers de maison et deux tiers toit : comme les temples de Tikal. Ce sont des maisons dont l'architecture n'a sans doute pas change en mil ans. Les femmes portent de longs huipils blancs au col brodé de grosses fleurs.

    Coba est à cote d'un site Maya ancien étalé sur 7 kilomètres de chemin dans le maquis. Entre les groupes de temples d'époques diverses nous croisons de très beaux oiseaux, un trogon jaune et noir, et peut être deux espèces de motmot vert métallique et turquoise. L'hôtel dans le quel on dort a un étrange restaurant, le jour, quant les bus touristiques débarquent une carte est présente, le soir, quant il n'y a plus que les locaux ou les clients de l'hôtel, c'est une autre carte, avec des prix un tiers moins chers...

    Puis, encore en stop, nous débarquons à Valladolid. C'est une belle ville coloniale, des rues à points de fuite en couleur pastel. Beaucoup de femmes en longs huipils blancs s'y baladent. Nous regardons des bus et des bus de touristes s'arrêter puis repartir depuis la place centrale.

    C'est de Valladolid que nous visitons Chitchen Itza, la partie la plus connue de ce site a une architecture assez brutale, couverte de bas reliefs sanglants : décapitations, animaux mangeant des coeurs humains, crânes entasses... C'est la partie la plus récente, bâtie par les mayas-toltèques, très militaristes. La partie la plus vielle, en style Puuc, avec des mosaïques en pierre de monstres de l'inframonde leurs nez grotesques émergeant des coins des bâtiments, est plus belle.

    Toute la péninsule du Yucatan est une plaque de calcaire, pleine de trous : un karst. La présence d'eau dans le sous sol accélère la dissolution du calcaire et certaines grottes s'agrandissent, deviennent d'abord des cavernes cylindriques au fond plein d'eau, quand le toit de ces cavernes s'effondre ce sont des cenotes : "dzonot". C'est dans ces lieux que les mayas yucateques cherchaient leur eau pendant la saison sèche. Nous en avons visité deux prés de Valladolid, a cote du village de Dzitnup. Dans le deuxième, après avoir descendu par un boyau étroit nous voila bouche bées devant une immense salle cylindrique, la lumière rentre par une partie effondrée du toit et éclaire une énorme masse d'eau turquoise. Par cette même ouverture, une cascade de racines, un liquide soudain fige, cherche a trouver l'eau.

    Pour aller à Mérida nous prenons un bus qui traverse pleins de villages dans lesquels en rétrospectives nous aurions pu et du nous arrêter. Comme Izamal, avec des temples mayas dans une trame urbaine coloniale aux bâtiments systématiquement jaune d'oeuf. Le couvent est de ce village est lui même construit sur une pyramide...

    Mérida est la première ville que je retrouve après prés de six ans. Les choses ne sont pas exactement là où ma mémoire les avait laissées - ici aussi - comme ce magasin de hamacs qui semble avoir changé de trottoir ! Le zocalo me parait moins être une cour des miracles (je me souviens de cet enfant tzeltal avec un sweat Pocahontas qui s'endormait sur notre table appuyé sur un fagot de bracelets dits brésiliens). La chasse aux touristes est quand même ouverte et si on ne s'éloigne pas de cette place on risque fort l'arnaque...

    Une étrange ville... Les rues sont noires de monde, il y a des grands magasins, des cinémas, des bonnes librairies, des hôtels hors de prix. Les bâtiments passent du moderne, au porfirien (architecture style belle époque), au colonial, il y a des bâtiments abandonnés, tout cela se côtoie de manière chaotique. Au détour d'une rue nous arrivons dans le quartier du marché, plus grand, plus bordélique que ceux que nous avons vu ailleurs en Amérique Centrale. Nous faillissions nous y perdre, de joailliers nous passons au quartier boucherie et sans trop savoir comment nous passons a un secteur de vente de verdure veillée par la vierge de Guadalupe.



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