• La tombe de l'architecte (mars 2007)


    Il se qualifiait lui même de « vulnérable fourmi », lui à qui l'on doit cette crête des minarets qu'est Istanbul vue depuis la Corne d'Or.

    Né chrétien en Cappadoce, il a passé la moité de sa vie janissaire, se battant d'Autriche en Perse pour le sultan Soliman (dit le Magnifique). Simple soldat, technicien puis ingénieur du génie militaire, à 50 ans, il devient l'architecte en chef du Hassa Mimarlar Ocagi - le corps impérial des architectes.

    Son architecture est marquée par la fascination des Ottomans pour Hagia Sofia, par la recherche du vaste et lumineux espace que ce doit d'être une moquée. Aboutir à cet espace, à cette lumière, c'est coiffer ses bâtiments d'un enchevêtrement de dômes et demi-dômes. C'est libérer les murs de leur charge pour qu'ils puissent laisser filtrer la lumière. Ses mosquées sont alors comme des pyramides de marbre que leurs minarets lacent vers le ciel.

    Voici sa tombe, au coin de la Suleymaniye, entre ces étranges pierres tombales comme coiffées de turbans, à coté de la tombe de Soliman et de celle de sa favorite, Roxelane. La tombe de Mimar Sinan surplombe la Corne d'Or, le Bosphore et cette ville qu'il a contribué à façonner.



  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :