• C'est dans la grille faussement régulière d'une ville coloniale un chaos d'HLM tropicalisés, d'architecture utilitaire salazariste ou marxiste pourrissante avec ici et là quelques restes d'architecture plus ancienne : la gare - tarte à la crème 1900, un marché, les maisons basses de certains quartiers populaires, quelques villas modernistes (en style neo mauresque par exemple). Au détour d'une rue, dans un jardin trois types discutent dans la lumière d'un soleil descendant. Le plus vieux des trois porte la barbiche Ho Chi Minh grisonnante et les lunettes du militant africain. Il porte aussi une chemise jaune et une casquette noire, je ne visualise plus les deux autres. Intimidé par leur présence et sans trouver de point de vue intéressant je n'ai pas pris la photo qui aurait pu illustrer l'ironie de la scène.

    Ces trois hommes sont assis dans l'entrée du local de l'Association des anciens combattants du Mozambique (la paix est récente, elle a quinze ans au plus). Le bâtiment qui héberge cette association a été, il y a longtemps, un bel exemple de ces villas bourgeoises de la colonie portugaise - une villa basse entourée d'une varangue de colonnes cylindriques, quelques belles grilles de ferronnerie Art-déco, des proportions agréables.

    Tout cela est à l'abandon depuis tellement longtemps qu'il n'y a plus de toit, plus de vitres aux fenêtres, bien sûr plus aucun meuble, plus de portes - c'est comme si le local de l'Association des anciens combattants du Mozambique avait lui aussi traversé la guerre...

     


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