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  • En début de semaine nous étions à La Bodega (à peu près 300
    habitants) faire quelques mesures de débit sur des sources.

    C'est un jeu marrant si fatiguant :

    Il faut demander à un membre de la communauté qui connaît
    bien le coin où il vit s'il connaît une source qui ne tarît pas. Ensuite il
    faut le suivre, à travers champ, à travers barbelés, à travers marécage (lui
    est chaussé de botes en caoutchouc - futé, le gonze - toi t'as des bottes de
    l'armée nica forcement trop petites et en plus tu ne sais pas ou foutre les
    pieds), à travers un bout de bois au dessus d'un torrent. "C'est juste
    là," dit le gonze, "on va passer par-là" et il montre du doigt
    l'horizon : c'est loin "par-là". Toi tout le temps tu mates, un peu
    fasciné, le revolver qui de temps en temps sort de la chemise d'un autre
    bonhomme de la partie.

    Tu visites ainsi une source, tu construit un petit barrage
    et tu mesures le temps qu'il faut pour remplir un seau à cet endroit, mais elle
    n'est pas assez haute par rapport au village, une autre n'a pas assez de flotte.
    Et c'est reparti, d'autres chemins, d'autres embûches, peut-être qu'il faudra
    passer à coups de machette à travers de la jungle, peut-être que tes grolles
    seront remplies de flotte, peut-être qu'un gars te montrera comment on attache
    les pattes d'un énorme crabe d'eau douce pour le faire bouillir dans sa soupe
    du soir et peut-être qu'enfin, dans un petit col, tu trouveras la source que tu
    cherche : assez d'eau, assez haut.

    Le soir à la lumière d'une bougie tu écoutes des légendes de
    la jungle : un commando de la contra attaqué par une horde de tigres ; le
    tigre-cheval qui ressemble à un fourmilier mais qui cause des blessures avec
    ses ongles pour ensuite sucer le sang de ses victimes.

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  • La route vers Comayagua est similaire a celle que nous avions pris depuis Ocotal. Soudain une vallée semble couverte de pâtés de maisons poussant comme une mauvaise herbe. Ce sont des villages post-Mitch, la nouveauté par rapport aux villages dans lesquels ces gens vivaient avant l'ouragan, c'est que ceux-ci sont proches des lieux de travail, qui eux aussi semblent avoir pousses comme des champignons, ce sont de maquilas propriété de coréens, taiwanais ou citoyens des US.

    Comayagua est l'ancienne capitale du Honduras, entre les basses maisons coloniales aux toits en tuiles, cinq églises coloniales aux gros clochers carres ont assure la conversion des peuples qui vivaient dans la région. La Coopération Espagnole est en train d'investir dans la rénovation de la ville. Toute la publicité pour les magasins du centre doit être faite sur du bois. La ville est belle et agréable on aurait envie d'y vivre un moment dans une maison en adobe avec un large patio. Cependant elle est comme aseptisée, trop propre, trop bourgeoise et les panneaux routiers bilingues rappellent a l'esprit la présence toute proche d'une base militaire US ou la Contra reçu une partie de son entraînement...

    Encore des signes des échanges Sud - Sud : prenant le virage devant la petite église de la Merced, peinte en jaune et blanc, un camion TATA fabrique en Inde nous dépasse...

    La plaine de San Pedro de Sula anciennement propriété de la United Fruit et couverte de bananiers est maintenant couverte en grande partie par la ville grandissante et plusieurs maquilas de plus. Malgré la preuve historique de la faillite du régime de concessions qui a régit l'investissement étranger dans cette partie du monde cela continue, a quand le terme "République Textilière" ?

    Puis alors que nous approchons les caraïbes des deux cotes de la route les bananeraies s'étendent, puis des plantations de cocotiers, puis d'autres palmiers. Il faut croire que la United Fruit a encore quelques billes dans la place.

    Bref, Tela, grande ville caraïbe, trop près du Honduras hispanisant pour que l'on se sente dans un autre monde. Bien que nous soyons en basse saison l'infrastructure touristique est bien présente. Pas de doute, nous sommes dans une station balnéaire.

    Enfin, autour de nous il y a plusieurs villages Garifuna (ils sont maintenant plus de 100 000 au Honduras) que nous espérons visiter. Demain nous allons faire un délire écotouristique et visiter un parc naturel en kayak, ce sera sans doute intéressant.

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  •  

    Nous sommes allés visiter la communauté de Cuatro Esquinas,
    la "route" vient d'être percée, il y a trois mois j'y serais allé à
    cheval (quelques heures de monte). Pendant la guerre un hélico Mil 24 de
    l'armée a été abattu, le cockpit est appuyé contre une maison, des pièces
    d'aluminium riveté traînent ça et là entre restes de bottes en caoutchouc,
    vielles bouteilles, etc. Près de l'église évangéliste du village un bout de
    tuyau en acier aux formes étranges est utilisé comme jouet par des gosses,
    encore une partie du malchanceux hélico.

    La source de la communauté est dans une forêt de cacaotiers,
    au loin sur les jupes du Musun on peut entendre les cris des Congos (singes
    hurleurs), il pleut, je me réfugie sous une feuille de bananier. On m'offre une
    cosse de cacao, le "fruit" est encore vert, c'est comme cela qu'on le
    mange ici, le goût ressemble assez peu au chocolat et plus à la saveur
    universelle du fruit vert avec une pointe de châtaigne... ?

    Au retour la pluie a rendu les côtes ingravisables même pour
    notre bête de somme japonaise (une Toyota Land Cruiser). Nous passons la
    première après une demi-heure d'attente (le soleil tropical fait son travail).
    Arrivés à la seconde il a plu de nouveau, pas de soleil en vue et de toute
    façon il est trop tard. Alors nous attendons de nouveau sans savoir quoi faire.
    Je sculpte une petite statue avec la boue, on cause, je regarde les arbres... Une
    équipe de base-ball moitié en uniforme passe à pied et à cheval, ils rentrent
    d'un match qu'ils ont gagné, contents.

    Puis, le caterpillar qui a fabriqué la route passe, nous
    nous attachons au monstre et gravissons sans peine la colline !

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