• C'est à Ampefy, nous venons de tenter un peu informé tour du lac Itaosy - mis à mal par la vue de l'entendue d'eau s'ouvrant à la pointe de la presque île que nous avions atteint. De retour à notre hôtel et dépités nous nous sommes assis à une terrasse surplombant l'eau et nous attendons l'apéritif en lisant quelques lignes chacun de son livre (je pense que je lisais du Simak, mon amie lisait Les Cavaliers de Kessel).

    Le serveur nous a apporté notre bière et a commenté en voyant les livres : « c'est un nouveau ? ».

    Un peu interloqués nous ne l'avons pas compris, il s'est expliqué.

    Il avait lu les quatre livres de Kessel de la bibliothèque de l'Alliance française du bourg - il se demandait si Les Cavaliers, qu'il ne connaissait pas, était un nouveau livre de cet auteur qu'il aimait beaucoup !

    Nous n'avons malheureusement pas pu lui laisser, elle ne l'avait pas encore fini - mais la prochaine fois que j'y passe je déposerais à la bibliothèque de l'Alliance française ce livre plein de fureur...

     


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  • Cela fait déjà quatre heures que nous marchons en direction du nord ouest depuis Belobaka - un bourg déjà à une soixantaine de kilomètres de Tsiroamandidy, capitale du Bongolava. Nous avançons dans un paysage de collines couvertes d'herbes sèches, suivant parfois ce que fût la route de Belobaka à Akanvadra sur les bords de la Manambolo, notre destination.

    A priori, et puisque nous avons laissé Tsiroanomandidy (« là où deux rois ne peuvent régner » limite du monde merina et du monde sakalava) derrière nous nous sommes déjà en plein pays sakalava. Et pourtant, voilà, juste au-dessus de cet arbre sur le flanc d'un petit piton rocheux un tombeau merina...

    Ces tombeaux marquent le cœur d'un territoire familial on y ramène les squelettes des membres de la famille qui seraient morts au loin, on y célèbre la cérémonie du famahadiana - le retournement des morts, on les construit en pierres pour durer...

    Mais voilà ce tombeau solitaire, sur le bord d'un chemin de crête, loin de tout village, et probablement déjà en territoire « ennemi »...

    Pourquoi est-ce que cela me fait penser au poème de Basho :

    Herbe d'été flétrie
    tout ce qui reste
    du rêve de guerriers
    ?

     


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  • Une ces maisons préfabriqués - je n'avais pas pu bien la cadrer dans le billet précédent...


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  • A chaque fois que je vais à Toamasina, comme la semaine dernière, je suis étonné par les ateliers de « préfabriqué » qui longent le bazar be, que l'on trouve du côté de la minoterie ou encore ailleurs. Un morceau de terrain où s'activent divers types, dans un coin peut-être un tas de gros bambous encore verts, dans un autre, ou alors sur les bords de l'atelier, le produit fini. Quelques uns des types usent de la machette pour découper des lamelles de bambou, les autres les tissent, d'autres encore peuvent découper dans certaines de ces nattes le triangle sur lequel viendra se poser un toit.

    Car il s'agit d'ateliers qui préfabriquent les murs des maisons parmi les plus simples de la zone. On en voit parfois en ville, roulés, posés sur une « calèche » (construite avec des pneus de voiture récupérés que l'on pousse ici et là et qui est le véhicule utilitaire le moins cher de l'Est) en route vers le chantier où une petite maison se construit. Ce sera une battisse sur pilotis d'une dizaine de mètres carrés, des poteaux en bois soutenant un toit en feuille de ravinala et les murs : ces nattes de bambou...

    Une solution élégante et « autochtone » au problème de l'accès au logement, des maisons à trois sous qui tomberont peut-être au premier cyclone mais qui seront si aisément remises sur pied !


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  • Hier en rentrant chez moi le soir tombé je descendais la rue pavée qui mène à ma maison de poupées quand j'ai croisé trois ou quatre jeunes qui avançaient vers moi dans la pénombre, l'un d'entre eux tenait une guitare et il la jouait en marchant, ses amis chantonnant. Mon amie a ri et s'est exclamé que c'était étrange...

    C'est alors que je me suis rendu compte à quel point cette scène si commune à Tana ne m'étonnais plus.

    C'est vrai qu'assez souvent on les croise dans les quartiers ces grateux. Un type alignant les accords sur sa guitare à quatre-sous dans la lumière d'un lampadaire, ses potes l'entourent et ils chantent des chansons dont je ne comprends pas les mots. Malgré les dégaines de rappeur, les casquettes et les t-shirts de sports américains, ce seront finalement des airs du « folk » malgache - à la Mahaleo - qu'ils joueront....

    Et sur la photo quelques gars à l'ombre d'un des grands arbres d'Ambohidratrimo se partagent la guitare et ses airs comme ils se partagent sans doute aussi les bouteilles de THB !

     


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