• En vérité je n'y croyais pas... Je pensais que ce genre de chose n'existait que dans Tintin, ou alors dans le passé, dans les livres coloniaux, que cela ne se faisait plus... Mais voilà que le grand tambour résonne sur la place du village : il appelle les habitants à la réunion ! Et eux, qui tout à l'heure étaient disséminés dans la forêt, chacun occupé sur sa parcelle (de cacao, de manioc, de banane), arrivent les uns et les autres alors que nous les attendons.

    Les gens accourent, trouvent leur place, la réunion peut commencer, les orateurs affûtent leurs discours et se lancent.

    Les voilà finis, applaudis, et les tambours résonnent à nouveau : la danse peut commencer !



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  • C'est une histoire plus modeste que laisse croire son titre.

    Cela c'est passé l'été dernier, dans un petit village de la forêt équatoriale au Sud du Cameroun. Comme souvent en terre étrangère on en vient à parler de nourriture et les protéines dans ce coin du monde proviennent essentiellement de la chasse (et nous croisons dans nos cheminements d'étranges pièges). Les plats que l'on nous propose sont exotiques pour nos goûts, de la « viande de brousse ». Voilà que l'on nous demande, comme souvent aussi, pour tester la limite de l'européen échoué là, si nous voulons manger de la vipère. Pourquoi pas ? Certains entre nous acquiescent.

    Les jours passent et nous pensons que la vipère, disparue des conversations, a aussi disparue de l'assiette.

    Mais c'est que la vipère est un animal dangereux et que l'on ne peut pas juste le manger comme cela, comme n'importe quel hérisson ou ragondin... Mangée ainsi elle rend malade, les cheveux tombent, l'urticaire naît et se propage sur le corps. C'est donc une mauvaise idée. Pour manger de cet animal il faut être initié, et c'est l'initiateur qu'ils cherchent.

    Voilà le jour de la fête de l'eau arrivé. Notre partenaire local l'organise tous les ans. La vipère a été chassée, elle a été cuisinée, elle attend dans son enveloppe de feuille de banane.

    L'initiateur est un petit fonctionnaire à la retraite, il a quitté la vie trépidante de Yaoundé pour revenir vivre tranquille dans un petit village non loin du lieu de la fête. Il est venu habillé pour elle : il représente la délégation de son village. Le voilà à la tête de la table sur laquelle est l'enveloppe de feuille de banane qui vient d'être ouverte, la vipère est cuite dans son jus, cela ressemble à la cage thoracique d'un poulet mutant...

    Et la cérémonie commence, notre initiateur nous parle des dangers de la vipère mangée sans précautions. Elle peut-être mangée par les initiés et on est initié en mangeant de un morceau de vipère qu'un initié à déjà goutté accompagnant cela de banane plantain ou de manioc.

    Il prend un morceau de vipère dans sa main droite et un morceau de banane plantain dans sa main gauche et nous initie, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.



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