• Dans la citerne (mars 2007)


    Dans ce sous-sol sombre (et touristique) d'Istanbul l'hydraulicien est content : le voilà au centre d'une immense citerne byzantine - 80 000 mètres cubes entourés de murs de briques de 4 m d'épaisseur...

    Ce lieu qui n'a été construit pour aucun regard, ce lieu terré sous la ville, à deux pas de la magnifique Sainte Sophie, charme. L'éclairage changeant installé pour nous autres, les touristes, y est pour beaucoup, mais même sans cela, il y a quelque chose de simple, de magique dans cette forêt de colonnes qui soutiennent les voûtes en briques de la réserve d'eau.

    A y regarder de plus près, on est surpris, si tel chapiteau est un bloc brut, pratique, sorti de la tête du technicien ayant conçu les lieux, tel chapiteau corinthien dénote. Que fait-il là où il n'aurait été jamais vu ? La surprise grandit quand on aperçoit plus loin une colonne finement travaillée, comme ocellée de larmes. Et tout au fond, deux autres colonnes ont été « calées » par de grandes têtes de gorgone posés de travers, à l'envers...

    Sans doute par manque d'argent, manque de matière première, manque de temps, et peut-être par un désir pervers de défaire ce que d'autres avaient fait avant, les constructeurs chrétiens de cette citerne ont simplement razzié quelques temples plus anciens des environs... Encore une roue qui tourne : ce qu'un architecte à conçu pour rendre hommage aux dieux, un ingénieur, un millénaire plus tard, utilise pour assurer l'approvisionnement en eau de sa ville !



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