• De Nebaj à Quetzaltenango (lettre du 17 décembre 2001)

    De Nebaj à Sacapulas nous voyageons dans un camion bétailler avec les gens qui reviennent des marchés. De Sacapulas à Aguacatan nous reprenons un pick-up, les paysages sont arides en ce début de saison sèche et l'irrigation dans la plaine reverdi quelques champs, cela ressemble tellement à la vega de Orjiva en Espagne que je suis saisi d'un moment de nostalgie et de tristesse. Finalement nous réussissons à prendre un bus à Huehuetenango puis de là, le lendemain à Todos Santos Cuchumatan. De la route qui y monte (Todos Santos est à 2450 m d'altitude) nous pouvons voir au loin se découpant tels d'étranges triangles, deux ou trois volcans derrière la basse rangée de montagnes de Huehue.

    Ce bled est répute pour le fait que les hommes portent encore l'habit traditionnel : des pantalons rouges et blancs, des chemises au grand col brodé de violet et des chapeaux ronds faits d'une plante qui ressemble à l'esparto. Le seul problème c'est que le village à tellement reçu de publicité indirecte que maintenant cela semble le lieu de rendez-vous des backpackers du monde entier. Il y a trois écoles de langues (apprenez l'espagnol, le mam ou le tissage...). En plus il y a plusieurs hôtels, deux bars à toubabs (dans l'un d'entre eux nous avons une conversation mi-comprise avec un homme mam bourré qui nous parle de ses années de travail en Floride...), et même une japonaise seule qui déambule dans le marche comme si elle était à Tokyo.

    Nous avons cherche à voir l'éclipse du soleil (à 80 pourcent au Guatemala), pour cela nous avons grimpé d'un cote de la vallée de Todos Santos. J'y ai vu quelques colibris aux oreilles blanches mais pas l'éclipse, une épaisse brume s'étant abattue sur le village...
    Puis nous redescendons, accompagnés dans le bus, de deux suisses allemands et d'un couple de l'East End de Londres !

    De Huehuetenango à Xela j'ai le malheur de me retrouver coincé contre deux mayas évangélistes qui échanges des commentaires bibliques en espagnol entrecoupe de mots en ki'che, kakchiquel ou je ne sais quelle autre langue. Plus loin un barrage de police nous arrête et le flic, très poliment demande aux hommes de descendre. Pendant les 36 ans de Guerre Civile cela aurait été une mauvaise nouvelle. Je descends quand même peu rassuré, ils vérifient mon passeport et les carnets d'identité des guatémaltèques et nous repartons.

    Et nous voici dans la grande ville, d'étranges perspectives avec volcan, des rues qui montent et qui descendent, une arcade bourgeoise à moitié abandonnée, des bâtiments néoclassiques gris et des maisons basses au toit en tuile.

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