• La finale


    La semaine dernière je suis allé assister à la finale de la coupe africaine de Basketball féminin - c'est le deuxième match d'un sport collectif que je vois dans le vif de ma vie - le premier avait été un match de baseball entre le Boer de Managua et le Norte de Matagalpa... C'est au stade couvert de Mahamasina que le match a eu lieu, il opposait les Lionnes du Sénégal aux Aigles du Mali - comme nous étions arrivés là accompagnant une volontaire française d'origine malienne c'est dans les rangs des supporters maliens que nous nous sommes retrouvés.

    Le state était quasiment plein, pour l'essentiel des jeunes malgaches venus en groupe petit ou grands (comme ces trois adolescentes qui étaient assises à notre droite - ou ces deux types à notre gauche nous ayant offert de boire de la bière dans une bouteille de coca en plastique), il y avait là bien sur des ressortissants sénégalais ou maliens et quelques vasaha égarés dans la foule.

    En face de nous, dans la tribune de VIP, l'ambassadeur du Sénégal dans un grand boubou violet, diverses personnalités en costard et au centre, dans une tenue décontractée un peu cowboy (chemise à carreaux et jeans), l'ancien maire de Tana, actuel homme fort du pays. Tout ce beau monde n'avait pas l'air de beaucoup s'amuser....

    Le match je l'ai suivi : des Lionnes dominantes, des Aigles se reprenant au deuxième quart temps, mais trop tard, rebonds, attaques, paniers... C'était une partie de l'intérêt d'être là.

    Mais l'autre partie c'était l'ambiance, la très particulière ambiance de l'enceinte avant le début du match, l'ambiance des discours protocolaires... On sentait que les autorités en place avaient voulu instrumentaliser l'évènement : voir en le maintien de la compétition à Madagascar une forme de reconnaissance. Des discours ont été faits, rendus inaudibles par les cris, les huées et les applaudissements de la foule - on sentait Tana divisée et dans le boucan il était difficile de savoir si les applaudisseurs ou les hueurs étaient majoritaires... L'air était tendu à rompre, électrique... Il rendait quelque peu dérisoire la remise de médailles aux représentants de la Fiba.

    Ce sentiment de division, d'hostilité palpable, s'est évaporé au fur et à mesure du match. Quand, à la distribution des coupes et des médailles, quelques distinctions ont été attribués aux malgaches (Prisca meilleure tri-pointeuse, Maïwen meilleur espoir, coupe fair play du mérite...) l'explosion de joie a été là complète et partagée - indivisible !

     


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