• La route Puuc (lettre du 26 janvier 2002)


    Ticul est un centre marchant dans la zone puuc, une série de basses collines qui sont le seul relief de la péninsule. Cette zone est connue depuis longtemps pour être un grenier à grains à cause de ses sols profonds et fertiles. Maintenant la zone puuc est dédiée aux agrumes. L'eau souterraine est ici à plus de 80 m, les mayas classiques ne pouvant l'atteindre ils devaient trouver l'eau ailleurs pendant la saison sèche. Ils ont crée les chultun, des citernes souterraines pouvant atteindre 100 m3 alimentées pendant la saison des pluies par l'eau de ruissellement. L'eau stockée servait à une famille élargie pendant les 6 mois sans pluie...

    C'est ici que le style Puuc maya a atteint sa plus belle expression, notamment à Uxmal. Nous partons visiter la "route Puuc", avec les moyens du bord : faire du stop sur la route. Tout commence bien et nous avançons une vingtaine de kilomètres avec un fermier yucateque dans son pick-up de 32 ans dont il nous raconte avec fierté les vicissitudes. Drôle de bonhomme, il nous parle de ses grands parents et de leur travail "tumbar monte", littéralement faire tomber les montagnes... En fait, cela veut dire débroussailler pour installer les milpas.

    Très vite notre chance tarit, surtout parce que, à part les touristes, pas bien nombreux ce jour là, personne n'utilise la route Puuc. Nous marchons 5 km jusqu'à Labna. Sur le chemin une bande de coatis traverse la route devant nous, comme nous nous arrêtons les regarder une mère inquiète se met à crier et à grimper un arbre pour nous voir plus clairement. Nous partons, plus loin, un motmot est perche sur une branche pas loin de nous, encore le vert métallique et le turquoise.

    De Labna nous marchons à Xpalak, la pluie commence à tomber... La chance semble nous abandonner totalement... Pendant que je regarde ce qui reste de la ville maya, des monceaux de pierres entre les arbres, Myriam discute avec le gardien de l'entrée. C'est lui qui nous aligne notre prochain "ride", avec un de ses collègues qui rentre à Muna. Sa vieille golf n'a plus de marche arrière, il faut pousser pour la sortir. Quand la pluie est trop forte, il faut s'arrêter car les essuie glaces ne fonctionnent pas non plus...



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