• Une décadente station balnéaire


    Le bout du rail, ce trajet-là, ce fut Ambila Lemaitso. Sans doute un jour cette commune et la plus proche plage de Antananarivo connurent un moment de prospérité. Cela se voit dans les nombreuses villas abandonnées, certaines déjà délabrées, d'autres simplement fermées à double tour. Cela se voit dans cette allée de filaos longeant l'océan, allée que parcouraient peut-être autrefois les familles bourgeoises de la capitale descendues se prélasser au bord de l'eau.

    Si la plage est belle, longue et sableuse, l'océan est ici rude et les esquifs de pécheurs qui prennent la mer tôt le matin se fraient difficilement un chemin à travers les barres de rouleaux qui viennent se fracasser là.

    De l'autre coté de la maigre langue de terre sur la quelle s'étend le chef-lieu, le canal des Pangalanes semble endormi, ses eaux ce jour sans une ride, miroir de la végétation et des constructions qui le bordent par endroits. Un jour il servait de corridor, de moyen de transport, maintenant seules quelques pirogues passent - et encore, seulement de temps à autre. Et voilà le corridor traversé de pièges, et à quelques centaines de mètres d'intervalle d'immenses nasses à poisson le coupent complètement, le sectionnent (notre pilote lève son moteur hors-bord quand nous négocions les passages aménagés dans ces nasses pour éviter de coincer son hélice dans les palmes submergées qui empêchent les poissons de passer).

    L'hôtel où nous logeons - le Relais Malaky - est vide, son architecture fait penser aux années 30, à l'art déco, à une période de prospérité révolue. Il est grand et massif faisant face à la mer, face aux filaos et à la plage nue. Deux petits aérogénérateurs permettent de produire un peu d'énergie électrique si loin de la Jirama...

    La route qui y mène est médiocre, inexistante sur les derniers quatre kilomètres et de toutes façons coupée par le canal sans moyen de franchissement... La plage la plus proche de Tana est ainsi inatteignable sans une bonne dose de volonté.

    Cela change déjà, le train, ce train que nous avons eu à fréquenter presque 30 heures, s'arrête là maintenant. La commune est de nouveau désenclavée et notre présence surprenante dans cet hôtel ayant connu heures de gloire (le gérant dut aller chercher des boissons dans les gargotes de la seule rue d'Ambila à notre arrivée tellement l'arrivée de touristes lui semblait improbable) en est un symptôme.



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  • Commentaires

    1
    Samedi 6 Décembre 2008 à 14:08
    Désolé pour la photo
    la bande passante simplement pourrave de ma connexion internet me joue parfois ce genre de tour... (j'ai pourtant tenté la mise en ligne plusieurs fois) Mazeo
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