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    Aujourd'hui repos : c'est Nawrouz et les magasins sont tous fermés, pas l'ombre d'une pile de 6,5 v dans les rues. C'est pourtant cela qu'il nous faut pour faire fonctionner notre matériel de recherche géophysique...

    Donc une journée de glandouille occupée entre autres à aller au stade de l'ISAF (les militaires aussi ont leur stade) voir un Boskachi. Genre rugby à cheval. Les bêtes en ont d'ailleurs pris pour le grade (c'étaient tous des entiers, ils devaient donc avoir la pêche).

    Le tout sous l'égide du commandement actuel de l'ISAF : la Turquie. L'événement a donc été inauguré par une espèce de brass band de janissaires en tenue traditionnelle (avec des grosses moustaches de turkmène).

    Le jeu lui même se présente comme une série de mêlées pour attraper le cadavre sans tête d'un veau puis de charges de cavalerie pour passer derrière le drapeau à l'autre bout du terrain et revenir poser le bestiau dans un cercle de craie sans cesse renouvelé par un vénérable vieillard à la barbe blanche (adroit aussi au maniement du sifflet puisque c'est lui l'arbitre). Un gars a tenté une technique particulièrement dangereuse : une fois un de ses adversaires parti avec le veau il l'attend près dudit cercle et lui mets une ruade quand il approche !

    Le tout très confus : je ne sais toujours pas quelle équipe a gagné, voire : je ne suis pas certain qu'il y avait vraiment des équipes...

    C'est une photo de mon collègue Jean-Marie : j'ai mitraillé l'évenement
    pour m'appercevoir à la fin que ma pellicule ne s'était pas enclenchée
    (le joies simples de l'argentique !)...


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    La ville de Debre Berhan est posé sur une plaine vallonnée bordée de deux cotés par de profondes failles : l'une menant au Nil, l'autre à l'Awash. Le monastère de Debre Garbo Golgotha est accroché au bord de la faille qui mène au Nil, au nord-est de la ville.

    On y accède a pied, en suivant un chemin qui traverse quelques villages aux toits de chaume, quelques bois d'eucalyptus. Au bord de la faille la porte du monastère s'ouvre sur un petit bâtiment : il faut y stocker ses chaussures et poursuivre la visite les pieds nus.

    Le monastère est aujourd'hui géré par un moine seul, à l'origine, il y a peut-être vingt ans, quand ils ont commencé à creuser la falaise, ils étaient deux. L'autre est mort depuis. La falaise ils l'ont creusé d'un lacis de galeries, de lieux de prière, de lecture, de vie... Il nous montre l'église dont les murs sont ornés de tissu chinois à fleurs et de christs européens kitsch. Il nous montre la source cruciforme d'eau bénite et le bain ou l'on guérit.

    Le clou de la visite est un long couloir obscur. Lorsque nous y pénétrons, le moine nous demande de cesser de parler, d'éteindre nos torches, de poser la main sur le mur gauche de la galerie et d'avancer.

    Nous avançons dans l'obscurité, trois touristes suivant le guide. Les pieds nus dans la poussière, trébuchant parfois sur le sol inégal qui semble monter. L'obscurité est totale, nous sommes déboussolés, se retrouvant parfois, mystérieusement, dans un ordre autre que celui que nous pensions être le notre. Un moment de doute... Puis, toujours la main gauche sur la paroi nous avançons à nouveau dans l'encre noire du couloir. Et voilà une lueur et voilà la lumière et le paysage sec et magnifique de cette vallée étroite s'ouvre sous nos yeux.

    Le couloir est pour ce moine orthodoxe éthiopien une métaphore de l'enfer...



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    Mon expérience des chauffeurs est presque partout la même : des hommes versés dans ce que l'on appellerait le "cheb-cheb" en Mauritanie. Des experts du "biznes", disparaissant parfois lors d'un rendez-vous vaquer à quelque occupation mystérieuse.

    Celui-ci, casquette de cuir noir sur la tête, bouche pleine de dents en or ne cessait de me poser des questions saugrenues sur la France... Il s'imaginait monter un plan d'exportation de grosses voitures russes : des Volga comme celle qu'il conduisait sur les routes kirghizes et ouzbeks que nous avons traversé.

    C'était un homme économe : il éteignait son moteur dans les descentes et faisait le plein avec parcimonie à partir des bouteilles d'essence qu'il transportait dans son coffre...

    Le voilà donc buvant à l'une des bornes-fontaines de Kung Elek dans les Alai kirghizes.




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  • Les afghans exportent le lapis-lazuli de leurs montagnes depuis l'antiquité. Ils en sont friands eux même et souvent une bague ou un pendentif en sera décoré.

    Avoir la chance de voir les lacs du Band e-Amir c'est comprendre la prédilection des afghans pour cette pierre. Car voici un chapelet de lacs dont les bleus divers sont comme sertis dans le bijou minéral et aride de la vallée environnante. On reste étonné, surpris, ce demandant si les couleurs si intenses, presque irréelles que l'on voit sont bien celles-là...

     


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    Les montagnes pelées se sont couvertes de neige ou de verdure. Hier toute la journée il a plu, sur la route des glissements de terrain rouges, la grisaille des montagnes et au loin dans les nuages les Alai majestueuses.

    J'ai mangé des patates en altitude, les Alai tout autour de la maison froide.

    En allant à la source de Kung Elek, j'ai même touché de la vieille neige : un étonnant rite de printemps !



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